Hier à six heures résonnait le Shofar pour signaler la fin du Tsom, le jeûne en ce jour de Yom Kippour. Retour sur ces 25 heures assez spéciales en Israël, faites de privations et de...promenades à bicyclette.
Yom Kippour, comme chacun sait, c'est le jour du Grand Pardon devant être entièrement consacrer à la contrition afin d'expier ses fautes. Outre les cinq interdictions, - ne pas se laver, ne pas se frictionner le corps, ne pas porter de chaussures en cuir, ne pas manger ni boire, et ne pas s'aimer -, on passe sa journée à prier et lire les psaumes, en autre le Livre de Jonas, dont l'histoire est éloquente pour le thème du jour. Mais ce délicieux emploi du temps ne concerne qu'une partie de la population juive israélienne.
Car aujourd'hui, Yom Kippour, c'est un peu la fête du vélo pour la population séculaire. Aucune voiture ne roulant pendant toute la durée du Tsom dans les villes comme sur les autoroutes, c'est l'occasion rêvée d'aller essayer son nouveau VTT dans Nevet Tsedek ou se prendre pour Niv Libner sur la route de Haifa. Et si on est pas un fan de deux roues, on profite toujours du calme citadin, inexistant à Tel Aviv les 364 autres jours de l'année, pour se promener en famille. Les vieux installent leur table de Shesh Besh au beau milieu des carrefours et la veille, les enfants sont autorisés à jouer dans les rues jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Alors, entre le cycliste et le pécheur en repentance, certains cherchent à trouver un juste milieu. Sans passer toute la journée à la syna, ils décident de se priver de nourriture, peut-être afin de ressentir eux aussi l'esprit de Kippour. Au final, c'est à chacun de choisir son attitude, son implication dans le jour saint. Une affaire de choix personnel donc ? Pas si sûr. Car en Israël, à chaque évènement du calendrier religieux, se pose de savoir à quel point l'État organise et règlemente la vie économique et sociale périphérique à la fête religieuse. Si à Yom Kippour, l'absence de trafic est entièrement due à la tradition et ne repose sur aucun décret (on rencontre d'ailleurs des voitures en circulation à Yaffo), on peut s'étonner en revanche de la loi obligeant les commerces et les restaurants à fermer. Israël se proclame comme l'État juif, mais à l'image d'une grand part de sa population, juive et détachée de la religion, savoir si l'État est religieux ou laïc reste ambigüe.
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