Penser à Jérusalem, c'est une kyrielle de mots que l'on invoque: Jésus, croisades, Palestiniens, David, Saint-sépulcre, Mahomet, Mur des lamentations, mais aussi conflit ou nouveau mur de la honte. Jérusalem est un mot-réceptacle où l'on dépose une foule de nos représentations ; elle est pour chacun une ville-symbole de nos convictions religieuses, politiques, mystiques ou humanistes. Oui mais voilà, si Jérusalem trouve existence d'une façon différente et unique en chacun de nous, elle existe aussi physiquement. Et la rencontre de ces deux Jérusalem, la première organique et respirant avec la seconde intime et aspirée, n'est pas toujours facile, car sujet à bien des décalages. Une amie m'a confié récemment son envie de pouvoir redécouvrir Jérusalem pour la première fois. Tout est là. C'est cette rencontre originelle et le choc de nos visions qui en résulte qui fait de Jérusalem une ville si précieuse, l'objet d'un pèlerinage religieux ou séculier pour le voyageur moderne. Avant de venir à Jérusalem, il est important de s'interroger sur ce qu'elle signifie pour nous, de mesurer nos attentes et nos espérances pour apprécier à une juste valeur les découvertes qu'elle nous réserve.
La vieille Jérusalem est un bouillonnement de vie. Dans les petites rues pavées défilent des processions religieuses colorées et retentissantes, venant de tout pays: ukrainiennes, camerounaises, arméniennes. (Il faut dire que nous sommes en pleine semaine de Pâques). Dans les cardos -les deux axes principaux de la vielle ville-, les touristes, popes, haredims, nonnes, marchands et habitants s'agglutinent les uns aux autres et marchent au pas. Au cœur des quartiers arabes- chrétien et musulman-, le dédale de rues s'apparentent à un souk géant. De tous côtés, on baragouine quelques mauvais mots d'anglais, en invitant le flâneur à regarder l'étalage de boutiques étriquées aux contenus stéréotypés. La Ville trois fois sainte n'échappe pas au règne du pognon, à l'image de ces enfants arabes criant "wonedolarrwonedolarr"avec dans les mains des petits coffrets d'huile sainte représentant Jésus sur la croix. Ici, la vie ne s'arrête pas et étouffe les vivants.
Il est ainsi impossible de ne pas se perdre à Jérusalem. La majorité des ruelles n'ont pas de nom, car faisant l'objet de polémique sans fin entre arabes et juifs, et l'on tourne interminablement dans ce géant escargot de pierre. On y oublie la notion de l'espace et du temps, enivré par les senteurs des épices et hypnotisé par le spectacle permanent. Mais la confusion des sens qui s'opère à Jérusalem, noyé dans la masse du Western Wall ou du Saint Sépulcre est peut-être un chemin nécessaire avant de se tourner vers ses indécisions intérieures.
La ville a beau être cosmopolite dans son ensemble, chaque quartier, chaque district est tenu et organisé par une communauté précise. Certes on peut croiser quelques juifs dans le quartier mahométan, ou quelques musulmans dans les rues arméniennes mais ils ne sont là qu'au titre de passants. Cette ségrégation spatiale est accentuée par l'omniprésence de la police et de l'armée que l'on rencontre toutes les trois ruelles. La circulation de la vielle ville fait l'objet d'une police changeante et incompréhensible; les uniformes avec l'aide de lourdes barrières faisant et défaisant le sens de circulation. A ces barrières, chacun se doit de justifier en quelques mots maladroits le pourquoi de son passage. Même aux heures calmes et ensoleillées, une armada de jeunes militaires, FM à l'épaule, se prélasse au pied des muraille et jette son ombre inquiétante sur les contours de la vielle-ville. Jérusalem, au mépris de son nom, ne connaît pas la quiétude. Dans ses rues fourmillantes, les mots qui reviennent aux oreilles sont pourtant Shalom et Salamalekoum, qui en en arabe comme en hébreux signifient la paix. Peut-on alors espérer qu'un jour, les hommes qui se font la guerre, se promettront une harmonie prochaine en se disant bonjour ?
La vieille Jérusalem est un bouillonnement de vie. Dans les petites rues pavées défilent des processions religieuses colorées et retentissantes, venant de tout pays: ukrainiennes, camerounaises, arméniennes. (Il faut dire que nous sommes en pleine semaine de Pâques). Dans les cardos -les deux axes principaux de la vielle ville-, les touristes, popes, haredims, nonnes, marchands et habitants s'agglutinent les uns aux autres et marchent au pas. Au cœur des quartiers arabes- chrétien et musulman-, le dédale de rues s'apparentent à un souk géant. De tous côtés, on baragouine quelques mauvais mots d'anglais, en invitant le flâneur à regarder l'étalage de boutiques étriquées aux contenus stéréotypés. La Ville trois fois sainte n'échappe pas au règne du pognon, à l'image de ces enfants arabes criant "wonedolarrwonedolarr"avec dans les mains des petits coffrets d'huile sainte représentant Jésus sur la croix. Ici, la vie ne s'arrête pas et étouffe les vivants.
Il est ainsi impossible de ne pas se perdre à Jérusalem. La majorité des ruelles n'ont pas de nom, car faisant l'objet de polémique sans fin entre arabes et juifs, et l'on tourne interminablement dans ce géant escargot de pierre. On y oublie la notion de l'espace et du temps, enivré par les senteurs des épices et hypnotisé par le spectacle permanent. Mais la confusion des sens qui s'opère à Jérusalem, noyé dans la masse du Western Wall ou du Saint Sépulcre est peut-être un chemin nécessaire avant de se tourner vers ses indécisions intérieures.
La ville a beau être cosmopolite dans son ensemble, chaque quartier, chaque district est tenu et organisé par une communauté précise. Certes on peut croiser quelques juifs dans le quartier mahométan, ou quelques musulmans dans les rues arméniennes mais ils ne sont là qu'au titre de passants. Cette ségrégation spatiale est accentuée par l'omniprésence de la police et de l'armée que l'on rencontre toutes les trois ruelles. La circulation de la vielle ville fait l'objet d'une police changeante et incompréhensible; les uniformes avec l'aide de lourdes barrières faisant et défaisant le sens de circulation. A ces barrières, chacun se doit de justifier en quelques mots maladroits le pourquoi de son passage. Même aux heures calmes et ensoleillées, une armada de jeunes militaires, FM à l'épaule, se prélasse au pied des muraille et jette son ombre inquiétante sur les contours de la vielle-ville. Jérusalem, au mépris de son nom, ne connaît pas la quiétude. Dans ses rues fourmillantes, les mots qui reviennent aux oreilles sont pourtant Shalom et Salamalekoum, qui en en arabe comme en hébreux signifient la paix. Peut-on alors espérer qu'un jour, les hommes qui se font la guerre, se promettront une harmonie prochaine en se disant bonjour ?
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