(il est rappelé que ce blog relève de l'opinion personnelle)
La réaction rapide et violente de "Bibi" (surnom donné à Binjamin Netanyahu par la presse israélienne) à l'annonce de la réconciliation prochaine du Hamas et du Fatah, a pris la forme d'un ultimatum cornélien posé à Mahmoud Abbas: " La paix avec Israël ou avec le Hamas." Il faut dire qu'il existe un fossé dans la considération du Hamas qu'ont les opinions israéliennes et européennes. La droite Israélienne, Liberman en tête (leader d'Israel Beytenou et actuel ministre des AE) ne cesse de répéter que le Hamas est une organisation terroriste infréquentable qui poursuit pour but la destruction d'Israël -objectif annoncé dans sa chartre-, alors qu' Ashton vient de louer cette union palestinienne que l'UE appelait depuis longtemps. Si l'Europe réprouve sévèrement l'utilisation du terrorisme par le Hamas contre Israël, elle ne le considère pas moins comme un parti incontournable dans le champs politique palestinien.
La première constatation est l'ambiguïté des rapports de forces entre Fatah et Hamas que sous-tend cet accord. Les intérêts qui commandent ce rapprochement, sont distincts pour les deux entités. Le Hamas est affaibli par le déséquilibre que connaît la Syrie, alors qu'en Égypte, le nouveau régime non-islamiste, bien qu'en bonne relation avec les frères musulmans, ne compense pas la perte de cet allié. Il redoute alors un possible enclavement dans la bande de Gaza. L'Autorité Palestinienne, quant à elle, cherche à pallier par cet accord son déficit de légitimité (le Hamas est soutenu par 15% de la population palestinienne), obéit à la volonté du peuple palestinien et démontre ses velléités à prendre les devants dans la formation d'un État, organisée à l'ONU en septembre prochain. A la lumière de ce constat il n'est pas évident de juger des conséquences éventuelles de la réconciliation Fatah-Hamas. Si l'on peut craindre la prise de pouvoir du Hamas dans la région de Cisjordanie, l'unité palestinienne peut être une occasion de reprendre l'initiative. "Ce qui importe est la paix, et non avec qui elle est faite" reconnaît d'ailleurs un penseur affilié à la droite israélienne. La nécessité d'un État palestinien est incontestable. Nombreuses sont les personnalités israéliennes des sphères politique et intellectuelle qui l'ont comprise et qui appelle à la création d'un État aux frontières de 67.
En ce sens, la réaction de Netanyahu est inquiétante car elle augure une politique vaine par avance: celle de contrecarrer les revendications palestiniennes sur la scène internationale en discréditant le gouvernement mixte qui les défendrait. Ce petit jeu mènerait tout droit à l'impasse. Car si Israël ne peut guère aujourd'hui enrayer la création de l'État Palestinien, son refus de participer à son processus renverrait dos à dos Palestiniens et Israéliens dans une situation similaire à celle de 48 après le partage du territoire.
Il reste tout de même un sujet inquiétant abordé par l'accord du Caire: la clause en matière d'activités sécuritaires jointes entre Hamas et Fatah. Son application nuirait gravement à la coordination sécuritaire entre l'AP et des FDI ( Forces de Défenses Israéliennes) qui a largement progressé ces dernières années en Cisjordanie, en dépit de la stagnation politique du processus de paix. Et si cette confiance se dégrade, il devient alors impossible pour l'opinion israélienne d'entériner la création d'un État palestinien.
Au final chacun connaît le tribut à payer en vue de la paix future : la fin des colonies pour Israël et la reconnaissance définitive d'Israël de la part des Palestiniens (Gageons qu'un mouvement massif du peuple aurait raison du refus obstiné du Hamas de toute négociation et reconnaissance). Mais une question reste, plus préoccupante encore: veut-on vraiment la paix?
La réaction rapide et violente de "Bibi" (surnom donné à Binjamin Netanyahu par la presse israélienne) à l'annonce de la réconciliation prochaine du Hamas et du Fatah, a pris la forme d'un ultimatum cornélien posé à Mahmoud Abbas: " La paix avec Israël ou avec le Hamas." Il faut dire qu'il existe un fossé dans la considération du Hamas qu'ont les opinions israéliennes et européennes. La droite Israélienne, Liberman en tête (leader d'Israel Beytenou et actuel ministre des AE) ne cesse de répéter que le Hamas est une organisation terroriste infréquentable qui poursuit pour but la destruction d'Israël -objectif annoncé dans sa chartre-, alors qu' Ashton vient de louer cette union palestinienne que l'UE appelait depuis longtemps. Si l'Europe réprouve sévèrement l'utilisation du terrorisme par le Hamas contre Israël, elle ne le considère pas moins comme un parti incontournable dans le champs politique palestinien.
La première constatation est l'ambiguïté des rapports de forces entre Fatah et Hamas que sous-tend cet accord. Les intérêts qui commandent ce rapprochement, sont distincts pour les deux entités. Le Hamas est affaibli par le déséquilibre que connaît la Syrie, alors qu'en Égypte, le nouveau régime non-islamiste, bien qu'en bonne relation avec les frères musulmans, ne compense pas la perte de cet allié. Il redoute alors un possible enclavement dans la bande de Gaza. L'Autorité Palestinienne, quant à elle, cherche à pallier par cet accord son déficit de légitimité (le Hamas est soutenu par 15% de la population palestinienne), obéit à la volonté du peuple palestinien et démontre ses velléités à prendre les devants dans la formation d'un État, organisée à l'ONU en septembre prochain. A la lumière de ce constat il n'est pas évident de juger des conséquences éventuelles de la réconciliation Fatah-Hamas. Si l'on peut craindre la prise de pouvoir du Hamas dans la région de Cisjordanie, l'unité palestinienne peut être une occasion de reprendre l'initiative. "Ce qui importe est la paix, et non avec qui elle est faite" reconnaît d'ailleurs un penseur affilié à la droite israélienne. La nécessité d'un État palestinien est incontestable. Nombreuses sont les personnalités israéliennes des sphères politique et intellectuelle qui l'ont comprise et qui appelle à la création d'un État aux frontières de 67.
En ce sens, la réaction de Netanyahu est inquiétante car elle augure une politique vaine par avance: celle de contrecarrer les revendications palestiniennes sur la scène internationale en discréditant le gouvernement mixte qui les défendrait. Ce petit jeu mènerait tout droit à l'impasse. Car si Israël ne peut guère aujourd'hui enrayer la création de l'État Palestinien, son refus de participer à son processus renverrait dos à dos Palestiniens et Israéliens dans une situation similaire à celle de 48 après le partage du territoire.
Il reste tout de même un sujet inquiétant abordé par l'accord du Caire: la clause en matière d'activités sécuritaires jointes entre Hamas et Fatah. Son application nuirait gravement à la coordination sécuritaire entre l'AP et des FDI ( Forces de Défenses Israéliennes) qui a largement progressé ces dernières années en Cisjordanie, en dépit de la stagnation politique du processus de paix. Et si cette confiance se dégrade, il devient alors impossible pour l'opinion israélienne d'entériner la création d'un État palestinien.
Au final chacun connaît le tribut à payer en vue de la paix future : la fin des colonies pour Israël et la reconnaissance définitive d'Israël de la part des Palestiniens (Gageons qu'un mouvement massif du peuple aurait raison du refus obstiné du Hamas de toute négociation et reconnaissance). Mais une question reste, plus préoccupante encore: veut-on vraiment la paix?
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