dimanche 15 mai 2011

Nakba

Le Jour de la Nakba, " la catastrophe" en Arabe, est le jour de deuil palestinien en commémoration de la création de l'État d'Israël le 14 mai 1948. Ces trois jours ( de vendredi à dimanche) sont l'occasion pour les palestiniens de manifester de manière pacifique et de faire entendre leur revendication au droit à un État,  l'État de Palestine, ainsi qu'au "droit de retour", établie par la résolution 194 de l'ONU. Ils interviennent chaque année, par la malice des calendriers, quelques jours après la fête d'Indépendance, et viennent rappeler le prix de cette dernière.

Êtes-vous, comme moi au départ, mal à l'aise devant cette similarité des termes: Nakba, Shoah, droit de retour arabe et alyah? Certains pourront y voir le choix pernicieux fait d'un côté ou d'un autre. Ils tergiverseront sur des comparaisons vaines et difficiles: du degré d'horreur entre un génocide et l'échec dans la lutte pour un État, des différences d'afflictions entre un sans-terre palestinien ou un membre de la Diaspora. Je préfère pour ma part passer outre le commentaire dangereux de ces choix sémantiques, et me convaincre que la similitude des mots reflète plutôt la proximité des Histoires israélienne et palestinienne. Deux peuples meurtris, qui se meurtrissent encore et encore, à n'en plus finir. 

Israël craint des débordements particulièrement violents cette année. Trois éléments sont  susceptibles de faire dégénérer les tensions: le printemps arabe et l'appel à une nouvelle Intifada, le récent rapprochement du Fatah et du Hamas, et enfin l'approche du processus de création d'un État palestinien à l'ONU en Septembre. Tout ceci a conduit l'IDF, les forces spéciales israéliennes à redoubler d'efforts, d'hommes et de moyens dans l'encadrement des évènements. Si, au demeurant, la PA contrôle en Cisjordanie les membres du Hamas et empêche une confrontation directe entre eux et les IDF, la sécurité a un prix:  les morts de Milad  Ayache de Jérusalem-Est et de plusieurs autres palestiniens à la frontière libanaise, la mort d'un israélien lors d'un accident aux allures terroristes à Tel Aviv.

Mais ce qui décourage le plus en ces jours, c'est l'absence de réaction dans l'opinion juive. Certes on dénote la présence de quelques membres de la gauche israélienne dans les cortèges de Bi'in et Na'alin, mais tout cela est bien maigre. Si Israël était le grand État qu'il prétend être, ce jour devrait être l'occasion de reconnaître ses tords envers le peuple palestinien.  Voilà peut-être le plus grand défi qu'attend Israël: apprendre toute l'Histoire de 48 et  67 et non pas la seule partie douloureuse et triomphante ; enseigner aux jeunes générations tout ce que contient le mot Nakba.

1 commentaire:

  1. Prévision tristement réalisée ... Les victimes sont là, qui témoignent.

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